Bonjour!
Je suis Louis
Hachette, né le 5 mai 1800, fondateur de la Librairie qui porte mon
nom. Ma mère nous a élevé seule tous les trois, (j'ai
un frère et une soeur), grâce à son emploi d'ouvrière lingère au
Lycée Louis Le Grand à Paris. Elle a tout sacrifié pour me faire
étudier. Elle voulait que je redresse la position sociale des
miens en souvenir de mon grand-père Jean(II) qui était le premier
des Hachette à s'extirper de notre destin de
laboureurs-propriétaires dans les Ardennes depuis des générations.
Mon grand-père était monté à Paris en 1760, à l'âge de seize ans,
sans un sous, et parvînt à devenir propriétaire d'un bureau de la
Loterie Nationale qui avait fait de lui un vrai bourgeois de la
capitale. Malheureusement, il décéda précocement en 1785 à
l'âge de 45 ans, laissant un testament mal rédigé qui donnait tous
ses biens à sa seconde épouse, lui permettant même d'abandonner ses
beaux-enfants qui durent retourner dans les Ardennes qu'ils ne
connaissaient pas (parmi eux, mon père Jean(III)). Il ne restait
rien de la réussite de mon grand-père.
Moi, je voulais être
professeur, c'était ma vocation. J'avais été reçu troisième
au concours de l'Ecole Normale en 1819. En 1822, après trois
années d'études sur les cinq nécessaires, la monarchie de Louis
XVIII, trouvant que cette école enseignait des idées trop
libérales, décida de la fermer. Je me suis retrouvé avec une
carrière détruite et l'impossibilité d'enseigner.
Je me préparais alors
au métier d'avocat et passais ma licence de Droit tout en donnant
des leçons particulières pour survivre, lorsque j'ai été engagé en
1824 par un notaire parisien, Me Foucault de Pavant, comme
précepteur de ses enfants.
En 1826, j'ai appris
que le libraire Jacques-François Brédif voulait vendre son
minuscule fond éditorial du quartier latin qui ne comportait que
six titres. Je me suis dit qu'être libraire c'était aussi une
façon d'enseigner qui pouvait compenser ma frustration d'en avoir
été empêché. Mon idée c'était d'élargir la collection de Mr.
Brédif en publiant des ouvrages que je commanderai à mes camarades
de promotion qui, comme moi, étaient tous dans une position
difficile.
Mais comment financer
une telle acquisition? J'avais bien quelques économies
accumulées au fil des leçons particulières, mais elles étaient bien
insuffisantes. J'en parlais à Me Foucault de Pavant.
Il me présenta à son beau-frère, notaire lui-même: Me Henri
Bréton, qui étudia mon plan pour développer ce fonds d'édition puis
m'accorda sa confiance en me consentant un prêt. Je devenais
libraire quasiment par hasard! et j'adoptais la
devise:
" Sic
quoque docebo "
qu'on peut traduire
par :
"
Ainsi, moi aussi j'enseignerai ".
Aujourd'hui, je ne
m'étonne pas de l'énorme développement de mon entreprise.
J'ai toujours pensé que le livre, vecteur essentiel de la
connaissance, avait un avenir considérable pour améliorer le sort
des humains. Au XXI siècle ce ne sont plus quelques pays
d’Europe qui utilisent mes éditions, c'est quasiment toute la
planète!
Mais assez parlé de
moi, je vous laisse à la découverte de mes nombreux descendants, en
vous souhaitant de passer un agréable moment à cliquer toutes ces
photos qui m'émerveillent moi-même.
Louis Hachette
(Texte apocryphe)
(Texte
apocryphe)
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XIXe et début XXe siècle - Testament de Louis HACHETTE et Histoire
de sa Librairie - Inventaire après décès du contenu de son Hôtel
particulier
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