~ Louis HACHETTE et ses descendants ~
Lettres écrites par:

Hugues TEYSSIER

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Généalogie de L.H.

Lettres écrites par
Georges HACHETTE (1838-1892)
Fils du fondateur de la Librairie

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Paris 20 Août 1877 - Lettre à bonne maman
Lugano 27 Août 1878 - Lettre à bonne maman
Bretagne 23 Août 1887 - Lettre à bonne maman
Zurich 20 Août 1888 - Lettre à bonne maman
Paris 20 Avril 1891 - Lettre à sa fille Suzanne

Tête de page


Bonne maman est Elise Henry (1828-1893) , la grand-mère maternelle des enfants de Georges Hachette, et bonne maman Henry (†1885) l'arrière grand-mère habitant à Moissac. - Les enfants rentrent de vacances.

Paris 20 Août 1877
Chère bonne maman,
Je vous remercie des lettres par lesquelles vous m'avez donné des nouvelles de tout mon petit monde. Tous sont arrivés assez fatigués de leur voyage: mais après deux jours de repos ils commencent à reprendre leurs belles couleurs. Jeanny (Jean, son dernier enfant) seul est encore fatigué, même un peu indisposé : il tousse pas mal et n'est pas très à son aise. J'espère que ce sont de petits malaises d'enfants sans gravité. Les trois grands ont été très gentils hier. Sages, pas trop diables quoique bien en train. La gaieté s'est maintenue dans une juste mesure et nous n'avons pas eu de punition à infliger. Bon papa (Hugues Teyssier, le grand-père des enfants) et mon oncle sont venus dîner avec nous. Ils vont bien en ce moment. Le beau-père (Hugues Teyssier), reprend avec plaisir sa vie de campagnard et est heureux de ne plus faire tous les jours son voyage de Paris. Je ne vous ai pas parlé encore de Marie (Marie Teyssier, épouse de Georges Hachette). Elle est arrivée avec une mine superbe. C'est la seule à qui le voyage ait réellement fait du bien. Nous avons reçu hier une invitation pour l'ouverture (de la chasse) chez la famille Delorme, nous irons tous. Dites, je vous prie, à bonne maman Henry que j'aurais usé avec plaisir pendant plus longtemps de sa bonne hospitalité. Je suis très sensible à l'amitié qu'elle nous témoigne à tous, et que nous lui rendons bien sincèrement. Je termine en vous priant de vous charger de faire demander par quelqu'un si on trouverait à Moissac les photographies suivantes que je vous serais obligé de payer en m'en réclamant la note à votre retour. Recevez, chère bonne maman pour vous et bonne maman Henry tous mes sentiments affectueux.

Georges Hachette

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Lugano 27 Août 1878,
Chère bonne maman,
Nous continuons sans encombre le cours de notre voyage, avec alternative de pluie et de beau temps. Aujourd'hui nous sommes à Lugano, au bord d'un très joli lac : il est 8 heures du matin et il fait un soleil radieux. Aussi la vue est-elle charmante. Nous allons traverser ce lac pour aller coucher à Bellagio, au bord du lac de Côme, un des plus jolis sites des lacs Italiens. Nous y trouverons j'espère, des lettres, car depuis celle de Suzanne (sa fille) adressée à Martigny nous n'avons rien reçu. Nous ne sommes du reste pas inquiets, pensant que tous grands et petits sont bien portants. Nous avons modifié notre itinéraire: au lieu de traverser à nouveau toute la Suisse pour revenir, nous allons descendre à Milan d'où nous rentrerons à Paris. Toutefois comme le trajet est très long, nous ferons deux étapes, nous arrêtant 24 heures à Aix pour nous reposer. Marie (son épouse Marie Teyssier) est en parfaite santé; très vigoureuse pour la marche et le mulet. Du reste, depuis 5 jours nous allons toujours en bateau, et il en sera de même jusqu'à la fin de notre voyage. Nous sommes reposés des fatigues des premiers jours qui ont été vraiment assez durs pour des gens qui n'en font pas leur métier. Adieu, chère bonne maman nous vous embrassons ainsi que bonne maman Henry et que tous les chers amis qui nous manquent bien. Nous pensons à vous tous bien souvent et serons heureux de vous revoir.

Votre bien dévoué,
Georges Hachette

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23 Août 1887,
Chère bonne maman,
Nous regrettons de ne pas être au Plessis pour pouvoir célébrer dignement votre fête; nous nous bornerons donc faute de mieux à vous envoyer nos meilleurs souhaits.  Marie (son épouse Marie Teyssier) vous tient au courant de nos pérégrinations; nous passons de village en village, de cabaret en auberge par petites étapes journalières en séjournant trois ou quatre jours aux bons endroits. Nous avons vu quelques pays assez jolis, mais rien de véritablement saillant. Du reste je suis venu ici sans grand enthousiasme de sorte que je n'ai pas éprouvé de désillusions. Du reste en Bretagne, il ne faut chercher ni choses bien extraordinaires, ni gîtes bien confortables. je dois cependant reconnaître que sauf deux hôtels à Granville et à Quimper nous avons toujours trouvé logements suffisamment propres et nourriture modeste mais dont on pouvait se contenter en y mettant de la bonne volonté. Nous avons fait depuis six jours le trajet le plus joli de notre voyage. Tout à l'heure nous partons en bateau pour Vannes. Il parait que cette traversée est très jolie. Pour finir nos vacances nous irons passer calmement trois ou quatre jours dans un bain de mer : le Croisic si nous y trouvons de la place. Et après ce repos nous rentrerons au Plessis le 29 pour dîner. Nous nous trouvons tous bien de notre voyage. Les enfants ont des mines magnifiques. Ils adorent le bain. Louis et Suzanne nagent pas mal, André et Jean clapotent dans l'eau. Ils ne prennent qu'un médiocre plaisir aux excursions mais passeraient leur vie à patauger dans le sable au bord de l'eau. Nous avons appris avec plaisir que bon papa était content de son séjour. Nous avions espéré voir Georges (Georges Teyssier, le frère de son épouse Marie) venir nous retrouvés. Nous regrettons qu'il ne se soit pas décidé. Adieu ma chère bonne maman, je vous envoie à tous mes meilleures amitiés.

Georges Hachette

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Zurich 20 Août 1888,
Chère bonne maman,
Que votre saint patron dont nous allons célébrer la fête vous soit propice et vous vienne en aide dans toutes les circonstances de la vie. N'avez-vous pas en effet toujours suivi les idées de ce glorieux modèle: comme il est allé en Palestine, n'êtes vous pas allée aussi en pèlerinage à Royan. Le saint vous protégera, je l'espère. Quant à nous, humbles pécheurs, nous ne pouvons que vous envoyer nos souhaits et nos voeux les meilleurs et les plus affectueux. Nous aussi avons un saint qui veille sur nous. Il a nom St. Médard et a soin de répandre sur nous ses dons et bienfaits sous forme de déluge de pluie et de brouillards. Bien que depuis deux jours il n'ait cependant eu, sans doute, pas le temps de penser à nous, nous avons renoncé par prudence à nous engager dans les montagnes des Grisons; je ne dirai pas "où l'on ne rentre plus quand on en est dehors" mais bien d'où on ne sort pas toujours très facilement quand on y est entré. Nous nous contentons de la Suisse classique, bien explorée, celle que visitent avec joie les bonnetiers de la rue St. Denis, celle où les cascades marchent par des robinets (Le Gusbach) par exemple où tout est bien machiné comme vous l'a appris Tartarin. Après tout, où est le mal? On y trouve des voitures, des chevaux partout, des hôtels moins primitifs, souvent même bons et en résumé je ne suis pas fanatique du souper exécrable de l'auberge de montagnes, ni du coucher avec punaises et draps humides du chalet alpestre situé à la hauteur des neiges. Nous n'en verrons pas moins de jolis points de vue, et les commodités de la vie ne sont pas incompatibles avec de jolies excursions de montagnes et de glaciers. Voilà la philosophie. Quant à vous, nous avons appris par les feuilles publiques que toutes pimpantes, jeunes et alertes vous aviez fait un départ à sensation d'Aulnay et qu'on avait entendu de tous cotés les gens s'écrier : "Ce sont les soeurs Teyssier qui partent en voyage." Sur ce, je vous envoie tous mes souvenirs, mes amitiés pour vos compagnons bordelais, et vous prie de dire à mon Suzon chéri que je l'embrasse avec toute l'affection que j'ai pour elle.

Georges Hachette

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Paris 20 Avril 1891,
Mon fillot chéri,
J'ai reçu ta lettre et je suis heureux de voir que vous employez bien votre temps. Profitez du ciel bleu, du soleil chaud pour revenir en bonne santé. Je vois que vous ne vous bornez pas aux petites promenades hygiéniques réservées aux convalescents. Vous vous lancez dans la grande vie. Vous allez à Monte-Carlo faire la fête, c'est très bien, mais vous ne dites pas si vous avez fait sauter la banque. Ici nous avons beau temps et la chaleur commence à se faire sentir aujourd'hui seulement. Mais la saison n'est pas encore assez avancée pour qu'on renonce aux plaisirs de l'hiver. Nous sommes allés deux fois au spectacle la semaine dernière à Cluny voir Antonio, père et fils et aux nouveautés "Coquin de printemps". Ce n'est pas absolument drôle mais ça peut tout de même passer. Hier promenade au persil, en voiture découverte par un beau soleil mais avec une bise un peu aigue. Pour l'avenir nous avons en perspective la pantomime Guérin et Fijan; audition de Thilémon et Baucés chez Mr.Bédoille par les mêmes chanteurs que chez M.Agnellet. - Dîners Templier, Champetiers de Ribes - Un bal je crois, théâtre français Jeudi. Tu vois que nous ne perdons pas notre temps. Les garçons ont repris leur travail, mais André ne va pas chez Mr.Bavé où il y a une nouvelle scarlatine. C'est fort ennuyeux, non pas pour nous de l'avoir comme externe, mais de voir que le cours de ses études est sinon arrêté du moins un peu contrarié par ce contre temps. Maman est allée Jeudi au Plessis (château acquis par le fondateur qui était la résidence d'été de la famille et qui est, aujourd'hui, la Mairie du Plessis-Robinson (92)); les travaux marchent mais doucement; les entrepreneurs de campagne qui ne se sentent pas surveillés en prennent à leur aise. Il faudra bien attendre le milieu de l'été pour que la maison soit habitable. Mais bon papa et bonne maman pourront en attendant trouver asile dans notre maison. Je suppose que vous devez commencer à parler de vos projets de retour, mais pour bon papa il vaut mieux que le temps chaud soit définitivement établi pour qu'il puisse continuer à Paris ses promenades qu'il fait si bien à Nice. Adieu ma chère fillette, je t'embrasse bien affectueusement et envoie toutes mes amitiés à bon papa.
 Ton père,
Georges Hachette
 
 

Georges Hachette décédera d'une crise cardiaque le 15 Décembre 1892 à l'âge de 54 ans.


Les enfants de Georges HACHETTE vers 1885
(De gauche à droite: Louis, Jean, Suzanne et André)

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